Pour la deuxième année consécutive, j’ai décidé de m’aligner sur l’UTTJ (un Tour en Terre du Jura) les 12 et 13 juillet dernier. 55 km par jour, 250 participants, un accueil chaleureux et amical et bien sûr les paysages Jurassiens pour décor ne m’ont pas fait hésiter une seule seconde. Comme beaucoup sur cette course, je viens aussi pour « m’entraîner » en vue d’une course longue ou à étape. Pour moi ce sera la Transalpine Run mais j’en parlerai bientôt. De plus, après mon reportage sur l’édition 2013, j’avais eu le plaisir de voir que le blog est apprécié et les mails d’encouragements de l’organisation m’avaient touché. Ciao Paris et direction Saint-Claude par le train
L’Accueil Made In JURA
Vendredi soir, je passe récupérer mon dossard et m’attable à la Pasta Party dans le marché couvert de Saint-Claude. Bonne ambiance et, pour moi qui n’aime pas trop la foule d’avant course, c’est parfait : l’organisation a préparer un bon repas simple et efficace, un groupe de danse avec le sourire met la pêche à tout le monde. Je croise Hervé, membre de l’organisation, avec qui j’ai échangé par mail, qui suit le blog et je peux enfin mettre un visage sur son nom. Retour à l’hôtel pour une bonne nuit.
Jour 1 : 55km 3800D+
Lever 5h, petit dej dans la chambre, départ pour la cathédrale où se trouve la ligne de départ. Je dépose mon sac dans un camion et je le retrouverai ce soir au bivouac de Mijoux. Je croise Samuel, le gentil organisateur et Didier le speaker qui a toujours un petit mot sympa pour tous. Petit brief de Samuel avant le départ : la météo va être capricieuse donc prendre nos précautions dans les descentes. Sam a une pensée pour les amoureux de la montagne qui ne pourront plus courir parmi nous, grosse émotion. Mais la vie continue alors on s’échauffe un peu car ça monte directement sur le mont Bayard avec 500m de D+. Je me cale au milieu et tombe sur 2 coureurs qui font tomber la moyenne d’âge : ils ont 25 ans, viennent de Paris et m’ont croisés sur l’Ecotrail cette année. On échange vite fait un encouragement et la musique Irlandaise retentit (ça change des Chariots de feu et autre Era)
Je pars sur une bonne base, environ 7,5km/h en espérant pouvoir tenir le rythme toute la journée. Je sais qu’il y a 4 belles côtes, pas beaucoup de plat mais j’aimerais arriver en moins de 8h. A partir du 25ème km je croise souvent les mêmes têtes et je fait le yoyo; en montée certains me doublent mais parfois j’arrive à les retrouver dans la descente. J’essaie de me caler dans le rythme de Laurent Sitbon avec qui je discute et qui lui m’a croisé sur le Trail des Forts ! On arrive à Mijoux heureux d’avoir terminé cette première journée sans pluie ni vent mais nous n’avons pas eu droit de profiter des paysages comme l’année derniere.
J’arrive en 7h43, je suis content de ma course, je n’ai pas du tout mal aux jambes et j’ai eu de très bonnes sensations toute la journée.
Une bonne après-midi de récup dans ma tente avec quelques litres de St Yorre, une sieste et un saucisson aux myrtilles (recommandé par tous les nutritionnistes…) et c’est déjà l’heure du repas où l’on croise les compagnons de la journées lavés, étirés et toujours très en verve ! Ça discute des courses passées et à venir, des passages à vide et des faits de course, on refait la course quoi ! Après un super repas, je ne fais pas de vieux os et file me caler dans mon duvet.
Jour 2 : 55km 2700D+
Lever 5h15, j’ai bien dormi dans mon tipi malgré les petites averses de la nuit qui annoncent un terrain encore bien gras. Petit déj avec tous les coureurs où certains maudissent les ronfleurs mais tout le monde est prêt à repartir pour 55 km. Sam nous prévient que la météo annonce quelques averses passagères et des éclaircies en milieu d’aprèm. La musique retentit et je vois débouler les 2 jeunes Parisiens qui ont juste le temps de jeter leurs sacs dans le camion avant le début de la course.
Je pars assez tranquillement car je me rappelle de la première montée est assez longue mais progressive, donc prudence, je ne veux pas me griller dès le départ. Pas de courbature ou de contracture mais ce n’est pas la grande forme, il y a des jours où je mets pas mal de temps à me chauffer et je suis en plein dedans. Je devrai attendre au moins 12 km pour être bien mais je décide d’être prudent, j’ai encore pas mal des kilomètres avant d’arriver à Saint-Claude. Je retrouve Fabrice que j’ai croisé souvent hier et qui aujourd’hui a décidé d’être, lui aussi, plus prudent. Il grimpe plus vite que moi et descend comme une balle mais j’arrive à le rattraper de temps en temps sur le plat. On discute un bon moment en direction du crêt de Chalam que l’on aperçoit dans la brume ambiante. Lui le paysan du haut Doubs et moi le citadin, on se raconte la vie au milieu des montagnes et ça j’adore. Fabrice m’attend gentiment en haut du Crêt et je lui dis de filer dans la descente car après ce n’est que de la descente vers La Pesse. Une petite photo sur les Alpes couvertes et à mon tour je pars dans cette descente glissante mais que je connais bien maintenant pour l’avoir fait en hiver en famille et dans la neige. Je me ravitaille rapidement à La Pesse et je repars un peu seul dans cette partie de la course assez roulante, légèrement en descente et là, je sens le sourire monter. Je ne sais pas si c’est les endorphines, les petits rayons de soleil qui pointent mais je suis euphorique ! Je commence à courir un peu plus vite, les jambes se font plus légères, je suis juste heureux ! Je profite encore plus de ces moments car je sais que ce sont les derniers avant l’arrivée à Saint-Claude et le retour à Paris… Alors je gambade dans les petits chemins parfaitement tracés et débroussaillés par les bénévoles et j’arrive au dernier ravitaillement où je suis accueilli avec beaucoup de ferveur et… de saucisse ! Je repars vers la ligne d’arrivée sur un bon rythme mais je sais que je ne ferai pas moins de 8h aujourd’hui. Et, en effet, j’arrive à Saint-Claude quand la cloche sonne 15h et donc les 8h de course. Je finis en 8h01… accueilli par Didier et l’organisation qui ont été présents tout au long du parcours avec un petit mot, un sourire. Ils sont pour la plupart des trailers aussi et connaissent les mots qui encouragent et rassurent.
Je retrouve Fabrice avec sa famille qui a fini au moins 10 minutes avant moi. Un grand merci à toi, c’est aussi pour des rencontres comme celle-ci que je participe à des courses.
Une bonne douche en plein air avec vue sur les monts qui entourent la ville et un bon repas servis par des gens adorables que j’ai déjà croisés sur certains ravitaillements et qui me reconnaissent. J’ai juste l’impression d’avoir couru avec des copains tout le week-end ! Je finis à la 38eme place au classement général en 15h45, je vois bien la progression depuis l’année dernière mais je vois aussi les efforts à faire pour être mieux dans les montées : il faut que je perde quelques kilos superflus.
Je repars vers Paris par le train avec les jeunes Parisiens, Lionel et son pote, où l’on refait la course et on a déjà envie de répartir sur d’autres chemins.
Un grand merci pour ces bons moments à Laurent, Fabrice, Lionel, Ferran et évidemment à Samuel, Hervé, Didier et toute l’équipe des bénévoles de l’UTTJ. À très vite … Pour un trail d’hiver?
Super récit Yann.
Je suis le frère à Martine Nublat.
Noël
Très beaux cr et photos. Bon courage pour la suite de la saison. Olivier Brocard
Je ne sais pas si la transjurassienne peut être considéré comme un « trail d’hiver »
En tout cas merci pour ton récit
à plus
Hervé