Coach me, if you can
Dans un mois, à cette heure-ci je serai à Leadville, Colorado, fatigué par les 100 miles de cette course en montagne, heureux d’avoir franchi la ligne d’arrivée. Mais on ne sait jamais comment une course va se dérouler et heureusement. Il y a toujours des surprises, des moments de doutes, des douleurs, que l’on ne soupçonnait pas. On ne peut pas tout prévoir et c’est mieux comme ça. Dans un mois je ne sais pas si je serai finisher, mais une chose est sûre, je ne me suis jamais autant préparé pour une course.
Greg de AtleticRun, habitué des longues distances sur route ou en montagne, m’a conçu un plan d’entrainement sur-mesure et adapté à cette course spécifique. À partir de l’appli AtleticRun j’ai calculé ma VMA ce qui a permis à Greg, après un entretien pour mieux connaître mes habitudes, de construire un plan en 3 mois comprenant différentes sortes de séances spécifiques, de la PPG, des exercices d’échauffements et des conseils diététiques et techniques. Car la Leadville n’est pas un ultra-trail comme les autres; il y a moins de dénivelé que sur l’UTMB, par exemple mais les barrières horaires sont assez serrées (30h max), ce qui implique de courir beaucoup plus, d’être régulier, d’avoir du rythme. Pendant 3 mois, à raison de 5 séances par semaine, Greg m’a progressivement fait faire plus de kilomètres, plus de sprint en côte, plus de PPG et je vois les résultats aujourd’hui : j’arrive à courir pas loin de 100 kilomètres par semaine et à encaisser les exercices de mieux en mieux. J’ai découvert de nouveaux, muscles notamment fessiers (!), grâce aux séries de fentes prescrites par Greg… Pas de bobo, un peu de fatigue mais beaucoup de plaisir malgré des terrains d’entrainements pas assez variés à mon gout, mais ça Greg n’y est pour rien évidemment.
1500km depuis janvier, je n’ai jamais fait autant de kilomètres et pourtant j’ai toujours autant envie. Il ya bien des matins où c’est plus compliqué, où j’aimerais passer mon tour, notamment le dimanche, quand la veille j’ai déja couru au moins 2 heures et que je sais que je dois faire 3 heures ou plus… oui le premier pas est le plus dur, un peu raide, mais après quelques kilomètres, je suis bien, je prends mon rythme, je divague en pensées et les kilomètres peuvent s’enchaîner et les heures passées. Comme d’habitude, tout est une question de mental, quand la tête a envie, les jambes suivent. Ces heures d’entraînement forgent le physique mais bien entendu le mental aussi. Et le mental je vais en avoir besoin. Avec l’expérience de ces 11 dernières années de trail-running, je sais que le cerveau est l’organe le plus sollicité pendant un ultra et c’est pour ça que j’ai suivi 10 séances de sophrologie avec comme objectif de me rassurer dans les moments difficiles, de savoir me calmer et gérer le stress de la course. J’en ai tiré quelques habitudes quotidiennes qui permettent de me détendre et de prendre conscience de ma « force ». Pour la première fois, je n’ai pas fait de course préparatoire, j’ai préféré faire des longs week-ends en off pour être libre de courir quand je veux et où je veux. Mon seul but est de me faire plaisir et c’est dans la montagne, sans horaire ni obligation, que j’en prends le plus.
Dans un mois je saurai si j’ai fait les bons choix, si j’ai tout donné, si je suis allé au bout de mes capacités et surtout si j’ai pu passer cette ligne d’arrivée en moins de 30 heures, avec le sourire
Super Yann. Ca semble une bonne préparation. Je te souhaite une bonne « route » à Leadville. Course mythique. Yeah !
Bruno, associé d’Eric et Sophie (Les Belles Marques), et coureur nature aussi.
Merci Bruno, au plaisir de se croiser pour parler de tout ça.