J’ai découvert le Jura en hiver dans le petit village de La Pesse ou un habitant m’avait parlé d’un trail très sympa sur 2 jours : l’UTTJ. Étant donné qu’il se déroule sur un week-end mi-juillet, j’ai me suis inscrit pour finaliser ma préparation pour l’UTMB. Ce qui m’avait aussi donné envie, ce que le nombre de participants est limité à 250 pour limiter l’impact sur l’environnement. Le deuxième effet du nombre réduit de traileurs, c’est la proximité entre les gens et l’organisation. De plus, pendant 2 jours on court ensemble, on discute, on passe les bons moments mais les aussi les moins bons, les moments de creux, et pour la plupart on se retrouve le soir au bivouac.
Départ le samedi 13 juillet à Saint-Claude de la place de la cathédrale dans une bonne ambiance, une bonne partie des participants se connaissent, je sens que la plupart des gens sont du coin. 7 h, c’est le départ pour 56 km sous un gros soleil. On attaque direct par une belle bosse, le mont Bayard. Je pars doucement car je suis malade depuis 2 jours, les jambes sont là mais la nausée me guette et j’ai eu du mal à prendre un vrai petit déj. La température monte vite, je monte vite au niveau cardio et je suis frustré car je vois que je ne vais pas pouvoir être à mon maximum; je ne peux pas m’alimenter, heureusement je peux boire sans soucis.
Des petits groupes se forment au fil des kilomètres, on se croise au ravito, ont partagé nos sensations et quand on se retrouve, on prend des nouvelles : « ça va mieux ton genou? » « et toi tes crampes? ». Grâce à nos prénoms inscrits sur les dossards, on separle directement, sans ambages, on est tous dans le même bateau. Arrivés à mi-parcours, nous faisons un retour à Saint-Claude pour un ravito et je sens que je peux finir malgré tout lapremière journée.
Juste après Saint-Claude, une bosse bien raide, environ 900D+ en seulement 1,3 km me donne des points de côté et des grosses bouffées de chaleur mais je vois que je ne suis pas le seul à avoir des moments dans le dur. Plusieurs s’arrêtent sur le côté pour reprendre leur souffle et se rafraîchir car nous sommes aux heures les plus chaudes. Les ravitos suivants sont des vraies oasis : les bénévoles nous prennent en charge, me remplissent mon Camel Bag, me proposent des choses àmanger, m’encourage. On sent que la plupart sont des traileurs et tous sont réconfortants et sympathiques. On retrouve souvent les mêmes têtes aux ravitos aussi bien des gens de l’organisation que les familles des participants qui encouragent chaleureusement tout le monde.
J’arrive tant bien que mal à Mijoux avec beaucoup de points decôté qui m’empêche d’accélérer, je finis donc aux ralentis mais je finis après 9h23 de course pour les 56 km et 3800 D+. 83eme sur 250. Une fois passé la ligne le speaker m’accueille comme le « Titi Parisien » et essaie de me faire parler au micro. Je fonce récupérer mon sac car ne je n’ai qu’une envie, prendre une douche et boire de l’eau fraiche. J’ai dû engloutir au moins 8 litres d’eau sur cette journée mais j’ai encore besoin de m’hydrater. Une fois douché, étiré, je retrouve les compagnons que j’ai croisé toute la journée et on peut discuter tranquillement autour d’un repas (j’arrive enfin avaler autre chose que du liquide !) au bivouac super bien organisé. 20h30 je file dans ma tente et je m’écroule peu de temps après. Une autre journée dans le Jura m’attend demain.
Superbe compte-rendu de cette première journée très chaude et difficile !