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Tour des Ducs de Savoie

114km et 7700m de D+, voila le programme que je me suis fixé pour le dernier week-end d’aout, juste avant de retourner sur Paris et juste après 4 semaines vacances bien méritées assez sportives. Pour me préparer, j’ai augmenté le volume et j’ai essayé de privilégier le vélo pour arriver sans bobo.

La Famille arrive à Chamonix et je suis tout de suite dans le bain. Je connais un peu cette ambiance puisque je suis déjà venu 2 fois pour la CCC, donc pas d’appréhension et peu de stress mais j’ai déjà envie de me retrouver sur ces magnifiques chemins.

L’organisation nous préviens par sms que la météo va se dégradée, conseille de prendre une couche supplémentaire et insiste sur les règles de sécurité. En effet ils annoncent peut-être de la neige au-dessus de 2000 mètres.

7h du matin à Courmayeur, les 1465 partants sont sur la ligne de départ, prêts a affronter les 114km et les 7500m de D+ qui nous séparent de Chamonix. La course emprunter une partie du GR du Tour du Mont-Blanc dans sa partie sud. Je pars doucement, un peu trop, avec Alexis. Dans la première montée vers le premier col, je mets ma veste de pluie que je ne quitterai jamais ainsi que le pantalon Gore-tex qui m’on été fournis par la marque et sans qui cette course aurait été sans doute moins « agréable ».

Premier bouchon qui nous fait poireauter 40mn pour passer le col de Youlaz, dommage que l’organisation n’ai vu plus large : seulement deux bénévoles pour checker les dossards. Ca râle, ça dépasse dans tous les sens, une ambiance pas trop cool. Une fois passé, c’est la libération. Une petite descente avant un autre col et ainsi de suite… Une fois bien protégé de la pluie, le temps passe doucement, j’essais de voir un peu le paysage qui malheureusement est dans les nuages et la brume. Je comprends vite que cette course va se jouer au mental, au courage. On est tous préparés a courir longtemps sur des chemins escarpés mais pas sous une pluie battante, dans le vent, sur des chemins transformés au véritable torrents de boue.

Je suis tombé pas mal de fois malgré les bâtons qui servent plus de béquilles qu’autre chose a certains moments, je me suis enfoncé jusqu’au genou dans la boue, j’ai le gout de la terre dans la bouche mais je continue d’avancer tant bien que mal. Je suis toujours très proche de la limite de la barrière horaire alors je calcule, j’évalue mais j’ai perdu depuis longtemps la carte du parcours avec les heures des barrières horaires donc dès que j’arrive a un ravitaillement, je pose plein de questions aux bénévoles avec quelques déconvenues car tout le monde n’a pas le même discours.

La descente du Col Joly jusque aux Contamines fut un calvaire pour moi et mes cuisses; impossible de freiner, a certain moment je suis obligé de me laisser tomber au sol pour ne pas aller dans le décor. Une fois arrivé en bas, une partie plate sur du bitume me sépare du ravito des Contamines, pas compliqué mais je commence a m’impatienter et surtout a m’endormir en marchant. Pour me motiver et rester éveillé je commence une longue période ou je m’engueule, je maudit l’organisation, les spectateurs absents, la météo… Une fois arrivé aux Contamines, j’essais de résister à l’appel d’une bonne douche et d’un lit douillet qui se trouvent pas loin. Mais les dizaines de textos de mes amis qui me suivent sur le site de l’organisation et l’idée de retrouver mes filles et ma femme sur la ligne d’arrivée me regonfle et me font redémarrer. Je sais qu’il reste le col Tricot, pas très long mais avec un gros dénivelé. Juste au début de cette grosse montée je croise un homme qui fait demi-tour, on échange quelques mots, je lui dit que le plus dur est fait, qu’il regrettera de pas avoir été jusqu’au bout. Il préfère abandonné quand malgré tout. Je continue a avancer doucement en me disant que il faut juste serrer les dents et attendre que ça passe, je veux voir cette ligne d’arrivée de mes propre yeux, rien que d’y penser, j’ai une boule dans la gorge.

Une demie-heure plus tard, je me retourne et on se retrouve à trois : le gars qui voulait abandonné et un autre type, Yves, qui lui aussi l’avait sermonné. On parle, on se remonte le moral, parle de nos petits bobos et de nos grosse envie d’en finir. On monte le col Tricot ensemble dans plus de 10cm de neige. Une fois arrivé en haut je leur dit de pas m’attendre car mes cuisses me retiennent plus en descente, je trottine doucement et surtout je compte sur mes bâtons pour qu’ils ne plient pas sous mon poids. Une fois arrivé aux Houches, le dernier ravitaillement, je sais que je suis dans le temps, que mes filles et Sophie m’attendent sur la ligne que mes amis ont passés une nuit blanche a me suivre et m’envoyer des messages d’encouragement. Il faut juste tenir, serrer les dents, se voir sur la ligne et essayer de courir. Impossible. 7km de plat et pas possible de courir. Ce seront les 7 kilomètres les plus long de ma vie. Plus je m’approche du centre ville et plus les encouragements des spectateurs me donne la force de courir, d’un seul coup je me retrouve dans la rue commerciale avec tout une ville autour de moi, de la musique et des sourires. Je scrute la foule pour trouver mes filles, je les vois débouler en courant vers moi et là c’est dur de retenir mes larmes tant je suis heureux de les retrouver. Je suis très fier de passer la ligne avec elle et savoure ce moment fort avec Sophie qui restera dans nos esprit longtemps.

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