Depuis l’année dernière et ma première expérience en raquettes et en bivouac d’hiver dans le Jura, j’avais envie de repartir dans une région encore plus sauvage. En lisant le forum des MUL (marcheur ultra light) j’ai découvert le Vercors et ses cabanes rustiques qui jalonnent les sentiers du parc naturel. Pour une première fois, j’ai choisi de rester sur le GR91 car je ne connais les lieux que par des récits et les cartes, de plus la météo annonce des chutes de neige et une visibilité moyenne.
Je pars donc de Paris le vendredi dans l’après-midi pour me garer sur le parking du golf de Corrençon et dormir dans ma camionnette. Réveillé vers 8h pour un départ vers 9h le temps de me préparer et de prendre un solide petit déj et je pars sur le GR. Je croise de jeunes fondeurs qui font leur retour sur les spatules avec leur prof puis je passe le terrain de tir pour le biathlon. Le chemin est légèrement damné et je croise pas mal de panneaux qui indiquent des chemins vers des points de vue autour. Je passe le monument qui symbolise le 45eme parralele et au bout d’une heure j’arrive à la cabane de Carrette. Petite pause rapide histoire de voir l’intérieur de la cabane est de discuter avec des gens qui font un pique-nique et je repars sur le GR vers la bergerie de Darbounouse.
À partir de là, aucune trace je dois m’orienter grâce à ma carte et à ma boussole car les marques blanches et rouge sont compliquées à retrouver dans ce décor enneigé. J’entre dans le canyon des Erges où la neige s’est accumulé sur les arbres et toute la végétation est comme engluée. Moi aussi par la même occasion. L’épaisse couche de neige et le dénivelé rendent ma progression plus lente et difficile, je mouille le maillot comme on dit.
J’arrive à la fin du canyon et découvre une belle étendue blanche et vallonnée parsemée de rares arbres mais plus aucune trace rouge et blanche qui indique le GR. Je m’oriente essentiellement avec la boussole et la carte en espérant trouver rapidement la cabane du Tiolache du milieu qui est a environ 30 minutes, car le soleil déjà bien couvert est en train de se coucher rapidement. Je prends la décision de planter mon tarp si je ne la repère pas à 17h30 max. J’avance prudemment en essayant de me retrouver entre ce que je vois sur la carte et ce qui est devant mes yeux. A 17h15 je tombe sur le refuge quasiment recouvert de neige.
Quel plaisir de trouver un refuge solide pour la nuit où il y a 2 vraies couchettes, un poêle, du bois laissé par les derniers occupants, des scies, des pelles et même des bougies.
Je vais couper du bois immédiatement pour en laisser après mon passage en faisant bien attention d’éviter le scialet qui se trouve à 2 pas du refuge, qui est complètement camouflé par la neige. Sans savoir exactement où il se trouve, je ramasse pas mal de bois et commence à faire fondre de la neige sur le poêle allumé. Même si le feu ne rechauffe que très peu la cabane, il me permet de sécher mon pantalon, mes guêtres et mes chaussures. Après une soirée de folie avec musique, monologue au coin du feu, et aligot déshydraté, je me couche vers 20h30.
La météo annoncée pour le lendemain était beaucoup plus clémente, je choisis de me lever à 6h30 pour partir aux premières lueurs et voir le soleil se lever sur ma cabane. J’aimerais monter à partir de la cabane de Carette vers le pas d’Ernadant comme on me l’a conseillé pour apprécier la vue sur la vallée. Je plie donc mes affaires et reprends le chemin que j’ai tracé hier vers 7 h. Ma progression est 2 fois plus rapide car je ne cherche plus mon chemin et la neige est tassée. Je vois des traces toutes fraiches de cervidés qui croise les miennes et vont toutes au même endroit : la bergerie où ils ont gratté la neige pour, j’imagine, manger l’herbe qui se trouve en dessous. J’arrive à 10h à la bergerie ou je fais une pause-thé chaud/saucisson/tuc car je me dépense beaucoup même si l’effort est moins intense qu’hier. Je repars sous le soleil et je calcule qu’à la vitesse ou je marche je serai à Carette vers 12 h.
Excès de confiance ou déconcentration, je perds la trace du GR qui a été sur une petite zone complètement recouverte par les chutes de neige de la nuit juste sur cette petite zone. En voulant suivre ma montre Gps, je pars dans le sens opposé… et fonce à travers le bois de Carette. Je perds une bonne heure à faire du « hors-piste » sur un terrain accidenté et parsemé de petits trous où mes raquettes se coincent de temps en temps. Je deviens très prudent et tâte le terrain avec mes bâtons car souvent la neige cache une petite « crevasse ». Je ne suis pas mécontent quand je retombe sur le GR et retrouve mes traces de la veille.
À 13h30, je retrouve la cabane de Carrette croisée hier et je decide de faire une vraie pause car j’ai laissé pas mal de forces dans mon escapade. Un petit parmentier déshydraté plus tard je repars sur la pente raide en direction de la cabane du pot du milieu et ensuite du Pas d’Ernadant. Il est déjà plus de 15h je dois pas trainer car la pente s’annonce raide. Par chance de belles traces toutes fraiches m’indiquent le chemin et me rendent la vie plus simple. Je rejoins le petit groupe qui m’a ouvert la voie, le premier est en eau et ne refuse pas mon aide pour faire la trace car la neige et épaisse (environ 70 cm) et la pente très raide. Je les laisse aller à la cabane du pot, car je prefere ne pas perdre de temps et filer vers le pas d’Ernadant étant donné que j’aimerais descendre sur Corrençon par un autre chemin.
Je repars dans la pente et le vent commence à se faire sentir, car je sors de la couche nuageuse et je découvre la vue magnifique que le soleil descendant éclaire de ces derniers rayons. Le spectacle me coupe le souffle, je reste 15 minutes juste à regarder et à prendre des images. Je prefere pas tenter le diable et ne pas monter jusqu’au rocher du Playnet car il fait nuit tôt et je ne sais pas exactement combien de temps je dois prévoir pour rejoindre Corrençon par l’autre chemin. Je redescends rapidement et retombe sur les traces du groupe qui finalement n’a pas pris le chemin qui file vers la Croix de la Messe mais ils ont repris le chemin de l’aller vers la cabane de Carette. De la cabane je sais qu’il faut un peu plus d’une heure pour rejoindre le parking. J’arrive à ma camionnette vers 18 h, ou je trouve le plafonnier allumé… plus de batterie évidemment. Heureusement je me fais aider par une personne qui s’occupe de l’entretien des skis du club et redémarre en 2 secondes et plus tard réussi à me déplacer car je patine sur l’épaisse couche de glace… le vrai parisien qui n’a pas l’habitude de rouler sur la neige.
J’ai adoré cette balade, la région est restée sauvage et les gens que j’ai croisé tous très amoureux de leur région. Je reviendrais pour visiter d’autres cabanes aussi bien en hiver qu’en été avec ma petite famille. La prochaine fois je ferai juste attention au plafonnier…
merci a cedric leclercq pour ces précieux renseignement
Smoky Camp#1 – sur le chemin des cabanes from Smoky Camp on Vimeo.
Salut
Joli tour en effet pour découvrir le Vercors si beau en toute saison mais particulièrement sauvage en hiver…
Habitant Grenoble j’y monte souvent et ne m’en lasse pas ! Tu verras ça sur mon petit blog ( pas tout à fait à jour de mes derniers tours de cet été).
Au plaisir de ire tes CR d’autres treks ici ou là;;;
Cordialement