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Sur les sentiers de l’UT4M

Introduction : j’ai écrit cet article il y 5 ans, en revenant de la reco de l’UT4M que j’allais courir 2 mois après. Au-delà de l’entrainement qui m’a permis de faire ma meilleure place sur une course (26ème au scratch), j’ai découvert que l’on pouvait traverser des massifs en courant et en autonomie, si on prépare bien son matériel et son parcours. Et le plaisir de courir sans barrière horaire, de profiter des ruisseaux, de discuter avec les gens dans les petits villages que j’ai traversé. La liberté quoi…

Dans mon sac :
J’étais parti avec un duvet d’été, pas assez chaud. Aujourd’hui, je prendrais un duvet en plume qui supporte une température d’environ 5° en mode confort. À la place du hamac, je prendrais un matelas gonflable ultralight et peut-être un bivy bag pour ne pas être tributaire des cabanes. Pour le réchaud, j’avais pris un MSR pocket avec une mini-cartouche de gaz, très léger et efficace, mais si je devais repartir, je prendrai un réchaud à alcool solide Esbit, qui peut aussi supporter du petit bois, plus léger et plus autonome. Je prendrais aussi un autre sac, un peu plus grand, avec une poche à eau de 2 litres, plus une gourde. Pour les repas lyophilisés, je ferai pareil : 3 plats et 3 mueslis. Voilà en gros ce qui pourrait être amélioré.


Plus de fruits, plus de barre de céréales et seulement 50 centimes au fond du sac pour finir cette dernière journée de reconnaissance de l’ultra Trail des 4 massifs. Mon portable choisit ce moment critique pour vibrer : « Pizza Hut vous remercie de votre fidélité et vous propose 3 pizzas pour 25 euros » Bon, je reste calme et continue à avancer dans cette longue montée vers Chamechaude sous un soleil de plomb. Il me reste encore quelques kilomètres pour arriver au sommet et ensuite foncer vers la gare et le train qui me ramènera vers Paris.

4 jours plus tôt j’étais partis de la gare de Grenoble pour faire le parcours de cet ultra-trail de 160 km dans l’idée de découvrir la région et de m’entraîner sur les chemins que je retrouverai fin août. 4 jours en rando-course avec un sac le plus léger possible, environ 6 kilos (dont 2 kg d’eau), pour pouvoir courir le mieux possible sans me casser le dos. À chaque grande course, j’essaie de faire une reconnaissance mais je n’y arrive jamais à m’organiser avec mon travail. Pour une fois, la petite fenêtre de 4 jours de disponibilité est restée ouverte et j’ai pu m’échapper pour goûter aux 4 massifs qui entourent la ville de Grenoble et que je ne connaissais pas.

Premier jour.
Départ de la gare pour le massif du Vercors et direction la montée de la Moucherotte. Malheureusement je n’ai pas vu que j’avais téléchargé le parcours 2014 qui avaient été modifié à cause de la météo, j’évite donc le chemin entre Moucherotte et le Pic Saint-Michel. La descente que l’on prendra sera beaucoup plus technique et raide que celle que j’emprunte mais je cours à un bon rythme et je boucle cette première journée avec un peu moins de 50 km au compteur après un petit détour pour acheter des fruits frais et du pain. J’installe mon hamac dans une cabane de chasseur juste au-dessus de Vif. Pas de douleurs ni de fatigue surtout après avoir croisé le chemin d’un renard dans la dernière montée. La vue du coucher de soleil est magnifique sur le massif du Taillefer, je le traverserai le lendemain sous des températures annoncées toujours à la hausse.

Le deuxième jour se passe tranquillement, je suis souvent protégé par l’ombre des forêts que je traverse, sauf vers les hauteurs du Pas de la vache. Les points d’eau sont fréquents et me permettent de m’arroser abondamment. J’arrive au Grand Serre assez tôt dans l’après-midi et prends la décision de pas trop pousser pour aujourd’hui et je me pose dans la cabane du Louvet au milieu du cirque du même nom et je suis accueilli par un couple de Lyonnais. Après une bonne douche dans le torrent, Mélanie et Hugues me font gouter les bières fraiches et leur fromage qu’ils ont ramené jusqu’ici.

Troisième jour.
Comme la veille je me réveille avec le soleil, je prends mon temps et admire le paysage qui s’éclaire doucement en buvant mon thé. Et vers 7 h je pars vers le massif de Belledonne sur des chemins qui passent entre des petits lacs et dans des forêts signent d’un décor de cinéma. La descente vers Riouperoux dure environ 1 heure sur un single bien raide et j’imagine que la base de vie qui sera là le jour de la course sera la bienvenue. Elle marquera la mi-course et sera au pied de la plus difficile ascension selon moi, puisque je vais mettre 3h30 pour pouvoir toucher la croix de Chamrousse. Heureusement une grande partie de la montée est à l’ombre mais elle m’entame bien tout de même. Je suis content de pouvoir me remettre à courir en direction du refuge de la Pra en longeant les lacs sur des superbes single, entouré de marmottes qui donnent l’alerte. La dernière grosse difficulté de la journée sera la montée du grand Colón dans un pierrier usant. Je bascule dans la descente doucement, heureusement la fin de journée est proche et je me pose à l’Haber du Grand Colón. Petite douche à la fontaine et je fonce au lit à 22 h.

Quatrième jour
Lever 6h30, un bon petit dej, quelques étirements et je pars dans la longue, très longue descente vers Saint-Nazaire qui sera la 2ème base de vie de la course. Je perds beaucoup de temps en voulant faire des petites courses mais ma CB n’est pas d’accord, je repars avec juste mes gourdes pleines d’eau, 2 pommes trouvées sur le bord du chemin et une demie baguette. La chaleur me coupe un peu la faim et la montée me coupe les pattes, je fais une pause à l’ombre à l’habert de Chamechaude et prends la décision de m’éviter la fin de l’ascension, 3km de moins et plus de chance de ne pas rater mon train. Au lieu de monter, je descends vers le col de la Porte où je croise une grande tablée, à cours d’eau je leur en demande et en bonus ils m’offrent des fruits et du pain … béni pour finir les 15 kilomètres qui me séparent de la gare. L’heure tourne plus vite que les jambes et je me résous à finir en auto-stop pour attraper mon train.

Pour résumer, j’ai trouvé le parcours magnifique, hétéroclites, beaucoup de single, très peu de route, du plat (entre les massifs) et des énormes montées !! Très exigeant, aussi bien en montée qu’en descente, celle vers Rioupéroux est interminable et très raide, je ne l’imagine même pas une fois trempée. Un bon mix entre des sentiers techniques et des parties roulantes. Les pourcentages de certaines ascensions sont très impressionnants, les bâtons ne seront pas de trop pour ma part. C’est une course qui va être longue, très longue… Je ne pense pas pouvoir faire moins de 37 heures, selon la météo et la forme du jour. L’alimentation va être très importante car sur un effort aussi long et le mental évidement.

Prochaine édition du 16 au 19 juillet 2020, il y 13 formats de courses, comme par exemple, notamment l’UT4M 160 challenge : 4 massif en 4 jours, une course à étape où vous allez créer des liens avec les autres coureurs dont vous vous rappellerez. Les inscriptions sont encore ouvertes et il reste des dossards, espérons juste qu’elle ne soit pas annulée d’ici là.

4 comments

  1. Hi,

    have you found any fountains/water sources along the UT4M 160 course, which you can share with me?

    Thanks in advance – best regards
    +rudi

    1. Hi Rudi

      There is many fountains along the trail, more from the second part

      see you soon

  2. Je crois voir un réchaud et le duvet.
    Tu as fait ta balade en autonomie ?
    Avec le hamac dans le sac ou des nuits en refuge ?
    Joli trip !

    1. Oui l’idée c’était d’être le plus possible autonome sans m’alourdir trop. Donc plusieurs plats lyophilisés et je faisais un petit raccord en passage dans les villes traversées. Sinon Julien, on se voit que sur les courses, faudrait aller courir tous ensemble un de ces 4 😉

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